Hydrocarbures dans l’huile d’olive : quand un produit santé devient source de préoccupation
L’huile d’olive est souvent considérée comme un produit phare du régime méditerranéen, synonyme de santé, de qualité et de naturalité. Pourtant, une récente enquête de l’association 60 Millions de consommateurs remet en question cette image. Sur 22 références d’huile d’olive extra vierge analysées, plusieurs contiennent des hydrocarbures et d’autres substances indésirables.
Une contamination préoccupante
Les résultats publiés dans l’édition d’avril 2025 du magazine pointent la présence de MOSH (hydrocarbures saturés à base d’huile minérale) dans 17 huiles sur les 22 testées. Ces substances, suspectées de s’accumuler dans le foie et les ganglions lymphatiques, sont issues de la pollution de l’environnement ou de la chaîne de production.
Plus grave encore, des traces de MOAH (hydrocarbures aromatiques à base d’huile minérale), potentiellement cancérigènes, ont été retrouvées dans deux références d’huile d’olive extra vierge.
Comment ces hydrocarbures se retrouvent-ils dans l’huile ?
Les hydrocarbures peuvent contaminer les aliments par divers biais :
- des emballages en carton recyclé,
- des huiles lubrifiantes utilisées dans les machines d’extraction,
- ou encore via l’air et le sol, en raison de la pollution environnementale.
L’huile d’olive, du fait de sa composition grasse, est particulièrement susceptible de fixer ces contaminants.
Quelles marques sont concernées ?
Si le magazine ne publie pas la liste complète dans l’article accessible au public, certaines marques très répandues en grande surface apparaissent dans le collimateur. En revanche, des huiles issues de l’agriculture biologique ou labellisées AOP s’en sortent mieux, bien que quelques-unes présentent également des traces.
Les consommateurs sont donc appelés à la vigilance et invités à préférer des huiles d’olive certifiées, de provenance connue, et embouteillées en verre plutôt qu’en plastique.
Que disent les autorités sanitaires ?
La présence de MOSH dans l’alimentation est tolérée dans certaines limites, mais les MOAH sont beaucoup plus inquiétants. L’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l’ANSES ont déjà alerté sur leur toxicité potentielle.
Actuellement, il n’existe pas de seuil réglementaire strict pour ces substances dans l’huile d’olive, ce qui pose problème. Le magazine appelle donc les autorités à mettre en place une réglementation plus rigoureuse et à intensifier les contrôles.
Quelles sont les bonnes pratiques pour choisir son huile ?
Pour éviter au maximum l’exposition à ces contaminants, quelques conseils simples peuvent être suivis :
- Privilégier les huiles d’olive bio, avec mention de la provenance (Espagne, Italie, France, etc.).
- Éviter les bouteilles en plastique et opter pour du verre foncé.
- Préférer les huiles pressées à froid et labellisées « extra vierge ».
- Lire attentivement les étiquettes et se renseigner sur les méthodes de production.
Une déception pour les consommateurs
Cette enquête jette une ombre sur un produit plébiscité pour ses bienfaits santé, riche en antioxydants et en acides gras mono-insaturés. Pour de nombreux foyers, l’huile d’olive est un incontournable du placard de cuisine. La découverte de hydrocarbures dans l’huile d’olive ébranle la confiance des consommateurs, d’autant plus que ces produits sont souvent présentés comme « haut de gamme ».
Une exigence de transparence
L’association 60 Millions de consommateurs appelle à une réforme profonde de l’étiquetage et à une plus grande transparence de la part des industriels. La publication régulière de tests indépendants est essentielle pour garantir la qualité des produits du quotidien.
En attendant, les consommateurs sont encouragés à s’informer et à choisir avec soin leur huile d’olive pour éviter les risques liés à la contamination par hydrocarbures.

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