Le 29 janvier, un tribunal de Hong Kong a décrété la liquidation du géant immobilier chinois Evergrande, faute de présenter un plan de restructuration convaincant. Autrefois le plus important promoteur immobilier en Chine, l’entreprise s’est enlisée dans d’énormes dettes, devenant ainsi emblématique de la crise immobilière persistante dans la deuxième économie mondiale.
La juge Linda Chan a déclaré : « [Compte tenu] de l’absence manifeste de progrès de la part de l’entreprise dans la présentation d’un plan de restructuration viable (…), j’estime qu’il est approprié que le tribunal rende un jugement de liquidation de l’entreprise, et c’est ce que j’ordonne. » Les détails du jugement seront présentés dans l’après-midi, et il est possible qu’un liquidateur soit désigné pour gérer le cas d’Evergrande.
Cependant, les modalités concrètes de mise en œuvre de cette décision dans la Chine continentale, où le groupe est établi, ne sont pas encore détaillées. Réagissant à la décision de justice, Shawn Siu, le directeur général d’Evergrande, a exprimé son regret en déclarant : « La décision d’aujourd’hui va à l’encontre de nos intentions initiales (…). C’est extrêmement regrettable », lors d’une interview avec le média économique chinois 21st Century Business Herald.
La négociation du titre interrompue suite à une baisse de 20 %.
Suite à la suspension de la séance du matin, Fergus Saurin, avocat représentant un groupe de créanciers, a informé les journalistes qu’Evergrande n’avait pas cherché à « engager le dialogue » avec eux. Il a déclaré : « Il y a eu des tentatives de dialogue à la dernière minute, qui n’ont abouti à rien. L’entreprise ne peut blâmer que elle-même pour sa liquidation. »
L’année précédente, des créanciers internationaux avaient déposé une requête en liquidation devant un tribunal de Hong Kong contre le groupe Evergrande. Cependant, la procédure a été prolongée alors que les parties tentaient de parvenir à un accord au cours des négociations.